Les diables de tasmanie évoluent sous nos yeux

Il y a quelques années, les populations sauvages des frères de Taz, le diable de Tasmanie (marsupial carnivore), étaient considérés condamnés. Victimes d'une étrange forme de cancer contagieuse, la "Tumeur faciale transmissible du diable de Tasmanie" qu'ils se transmettaient par morsure à la face, leur espèce avait perdu 80% de ses effectifs en 20 ans. Elle allait s'éteindre. Mais...

Mais alors, pourquoi observe-t-on toujours des individus sauvages sains dans les zones touchées depuis des années? Quel est est leur secret? Des chercheurs américains, britanniques et australiens ont montré dans une étude publiée dans la revue Nature que l'évolution était à l'oeuvre.

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Pixabay/ CC0 Public Domain/LoneWombatMedia

 

Les chercheurs ont étudié des échantillons datant des débuts de lépidémie et les ont comparés à d'autres plus récents. Ils ont trouvé des changements dans deux régions du génome du marsupial, contenant des gènes impliqués dans le système immunitaire ou le risque de cancer chez l'humain (n'oublions pas que nous avons des ressemblances génétiques avec tous les organismes vivants, plus ou moins prononcées selon notre degré de parenté - voir L'arbre du Vivant ). Que s'est-il passé?

Pour qu'un organisme évolue, il doit être génétiquement variable, cela signifie qu'à l'origine de la maladie, certains diables de Tasmanie étaient plus sensibles que d'autres. Cette variabilité est causée par des mutations génétiques aléatoires, erreurs de copie de l'ADN lors de la formation des gamètes (ovules et spermatozoïdes), qui surviennent tout le temps. Si elles n'entraînent pas de handicap, elles peuvent s'accumuler d'une génération à l'autre. Si elles causent un handicap très léger, elles peuvent demeurer dans la population, mais rares. Ainsi, les diables de Tasmanie qui étaient les moins sensibles au cancer ont pu résister assez pour transmettre leur caractéristique à leur descendance et ceux qui ont survécu aujourd'hui sont les seuls porteurs de ces résistances. Le tout s'est déroulé en 4 à 6 générations.

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