Qui suis-je?
Je m'appelle Virginie Népoux, je suis docteure en biologie. Mes domaines de prédilection sont le comportement animal et la biologie évolutive, de préférence un mélange des deux.
Au cours de mon cursus universitaire, j'ai eu l'occasion de travailler sur toute une variété de sujets: la communication chez les perruches ondulées, la sélection sexuelle chez les mouettes tridactyles (des mouettes qui nichent en falaise du côté de la Bretagne) ou chez les grenouilles agiles, la formation des espèces chez les drosophiles... Ah les drosophiles, vous savez, ces adorables petites mouches, minuscules qui viennent l'été voleter autour de vos bananes trop mûres... Eh bien je leur ai finalement consacré ma thèse.
J'ai soutenu ma thèse en 2011 à l'université de Lausanne, donc, sur le thème de l'évolution des capacités d'apprentissage chez les drosophiles. Eh oui, les drosophiles, sont capables d'apprendre des trucs. Et même des trucs assez compliqués, comme associer une odeur avec une expérience désagréable (être secouée très fort), ou encore apprendre par imitation (mais ça, c'est le boulot d'une de mes collègues).
Bref. Le titre exact de ma thèse est : "Natural variation in learning ability in drosophila melanogaster". De quoi ça parle? Je suis partie de la question suivante : "Est-ce que, chez ces adorables petites bêtes que sont les drosophiles, tout le monde est capable d'apprendre de la même façon?". On sait bien que nous autres, humains, ne sommes pas tout à fait identiques : certains ont plus de facilités que d'autres, la mémoire semble le point fort de certains, tandis que d'autres ont toujours plus ou moins galéré à apprendre leurs leçons (par contre, la bonne nouvelle, c'est que la mémoire, ça s'entraîne!). Eh bien chez les drosos, c'est pareil! Certaines ont de bonnes capacités d'apprentissages (toutes proportions gardées, quand même), d'autres un joli bonnet d'âne. Du coup, ça veut dire que les capacités d'apprentissage sont soumises à la sélection naturelle, et que les mouches peuvent s'adapter à leur environnement selon qu'une bonne mémoire soit ou non avantageuse. Mais aussi, ça soulève une autre question : pourquoi cette variabilité, alors qu'on imagine qu'avoir une bonne mémoire, et donc se souvenir où trouver de la nourriture par exemple (une mouche vit quand même potentiellement deux-trois mois), est avantageux? Est-ce que la mémoire serait en concurence avec une autre caractéristique? En effet, dans le labo où j'ai fait ma thèse, un chercheur avait trouvé que chez les mouches, une bonne mémoire entraînait une durée de vie courte, et vice-versa. Comme si la mouche ne pouvait investir son énergie que dans une seule chose à la fois, la mémoire, ou la durée de vie, mais pas les deux. Est-ce que la mémoire était aussi en balance avec d'autres traits? Je vous laisse lire ma thèse pour le savoir.
Après ma thèse, j'ai travaillé encore sur la mémoire des mouches, cette fois sur leurs capacités d'apprentissage multisensoriel, histoire de voir si elles apprenaient mieux par la vue ou par l'odeur, ou encore l'intéraction des deux. Et puis, après ce post-doctorat, je me suis dit que j'avais très envie de réaliser un projet de vulgarisation qui me trottait dans la tête depuis un moment... Promenades en Évolution!
En parallèle à cette merveilleuse activité, je me partage entre médiation scientifique (pour l'Université de Lausanne, Aquatis Aquarium-vivarium, la Fête de la Nature, la journée des écoles de la Salamandre etc.) et enseignement. Je réalise également des chroniques pour la RTS (La Première, émission "À l'abordage"), intitulées "Courrier Bestial".
De temps en temps, je donne des conférences sur l'évolution pour le grand public, comme celle ci-dessous, réalisée pour le collectif Head Bang en février 2016.