Migrer ou dormir, il faut choisir...
Mais que deviennent les papillons l'hiver?
Avez-vous déjà compté les pattes d'un papillon? Si c'est le cas, vous avez vu qu'elles ont un joli squelette externe articulé (comme toutes les pattes d'arthropodes, pensez aux pattes de crabe ou à celles des araignées...) et au nombre de six : les papillons sont donc des insectes. Comme tous les insectes, ils ne supportent pas le froid. Dès que la température baisse, ils deviennent léthargiques, incapables d'ajuster la température de leur corps. Certains arrivent à se réchauffer un peu en faisant trembler leurs muscles, comme les papillons de nuit, mais si c'est suffisant pour réussir à se réchauffer pendant une nuit d'été (les papillons de jour se chauffent au soleil), l'hiver, c'est autre chose.
Et puis... Même s'ils arrivaient à sortir et voler dnas le froid glacial d'une journée hivernale, que pourraient-ils bien manger? Pas de fleurs, pas de nectar... Les feuilles dont les chenilles sont friandes ont disparu pour la plupart ou ne poussent plus... L'hiver, on ne trouve pas d'insectes volants, c'est bien pour cela que leurs prédateurs, comme les hirondelles, migrent vers les pays chauds. Les papillons les suivent-ils?
Alors, oui, certaines espèces sont de très bons voiliers, et de bons migrateurs. Le flambé, le vulcain, le morio ou la grande tortue (et de nombreux autres), sont migrateurs. La Belle-dame n'est pas présente en France en hiver, elle peut parcourir plusieurs milliers de kilomètres vers le sud. Fragiles les papillons? Peut-être, mais moins qu'on l'imagine.
Et ceux qui ne migrent pas, ou pas suffisamment loin? Ils ont une autre stratégie: ils hivernent, immobiles, à l'abri d'une grotte ou dans votre cave, jusqu'au retour des beaux jours. La petite tortue ou le citron peuvent ainsi être découverts, vulnérables, par les petits insectivores qui passent l'hiver sans hiberner, notamment les petits oiseaux comme le troglodyte mignon. Mais tous les papillons ne passent pas l'hiver à l'état imaginal (adulte). Certaines espèces le passent sous forme de chenille ou d'oeuf. Il n'y a pas de meilleure stratégie dans l'absolu : la sélection naturelle dépend du mode de vie des plantes où sont pondus les oeufs (si elles disparaissent l'hiver, par exemple). Mieux, une même espèce peut utiliser plusieurs stratégies, certains individus migrant occasionellement.