Promenades en Évolution - L'évolution dans tous ses états!Se promener dans la nature et réfléchir à l'évolution des espèces à la lumière des dernières découvertes scientifiques.2024-03-28T20:05:14+00:00Virginie Népouxurn:md5:61835bfaf771b4570068e23e2479ca0aDotclearMaman araignée-loupurn:md5:94c6c0c8d938036ee91809a6234f77832020-07-04T01:56:00+01:002020-07-04T01:56:00+01:00AquileoL'évolution dans tous ses états!<p>Maman araignée-loup promène ses petits sur son dos. Pourquoi prendre soin de ses jeunes?</p> <p>Nous, mammifères, avons l'habitude de considérer "normal" que les mamans prennent soin de leurs petits. Pourtant, ce n'est pas le modèle le plus répandu dans tous les groupes animaux : parfois, c'est le papa qui s'y colle, et parfois personne. D'où viennent ces différences de stratégie?</p>
<p>Grosso-modo, il existe deux manière d'assurer sa descenance, c'est à dire d'assurer que le plus grand nombre de descendants possibles atteigne l'âge et la capacité d'avoir à son tour tout plein d'enfants :<br />
- faire beaucoup de petits, le plus possible, mais alors toute l'énergie passe dans la production du nombre, et ils doivent se débrouiller seuls - c'est par exemple la stratégie des oursins qui largent des millions de gamètes dans l'eau<br />
- faire peu de petits, mais compenser en leur donnant à chacun plus de ressources - ainsi par exemple les femelles mammifères ne produisent pas des millions de descendants, au mieux quelques dizaines au cours de leur vie, par contre elles abritent leur développement dans leur utérus pendant un temps non négligeable et les nourrissent de leur lait.</p>
<p>On peut tout de suite voir qu'au niveau de la simple production des gamètes, la première stratégie correspond au mâle (les spermatozoïdes sont petits et très nombreux) et la deuxième à la femelle (les ovules sont gros et remplis de nutriments). Mais il existe beaucoup d'autres manières de soigner ses petits que de leur fournir de l'énergie via les réserves des gamètes : ce sont les soins parentaux. Nourrir, protéger, éduquer etc.</p>
<p>Ça peut permettre de complètement renverser la tendance : chez de nombreux poissons, les mâles vont prendre soin des petits au point qu'ils deviennent très sélectifs envers les femelles (le sexe qui s'investit le plus dans chaque petit est généralement celui qui est le plus difficile en termes de choix du partenaire, il ne s'agit pas de gâcher son énergie, on ne peut pas compenser par le nombre!). Chez les mammifères, le mâle est parfois aussi en charge d'apporter des ressources à sa progéniture (comme chez les loups), ou pas (comme chez les tigres).</p>
<p>Et chez les araignées? On peut aussi adopter diverses stratégies : produire un très grand nombre d'oeufs qui vont se débrouiller "tous seuls" ou comme cette maman araignée, ne pas produire beaucoup de petits, mais les abriter et les promener sur son dos pendant leur prime enfance.</p>
<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2020/spider-mother.jpg"><img alt="" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2020/spider-mother.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></a></p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2020/07/04/Maman-araign%C3%A9e-loup#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/532450 000 nuances de mélanineurn:md5:181562595c60fa1276ecef12d99f0cf22020-06-05T19:55:00+01:002020-06-05T19:55:00+01:00AquileoL'évolution dans tous ses états!mélanine<p>La mélanine est un pigment plus ou moins noir, brun ou roux, probablement présent dans l'ensemble du règne animal. Elle colore (ou non) notre peau, nos yeux, nos cheveux, et on la trouve un peu partout chez les vertébrés, mais aussi chez les insectes, les mollusques, et même les éponges!</p> <p>Voilà un petit troupeau de limaces trouvées dans mon potager (elles sont ensuite allées visiter la prairie voisine). Il s'agit probablement de plusieurs espèces différentes, mais même à l'intérieur d'une même espèce on peut observer une de couleur variation intéressante. Plus ou moins intense, plus ou moins brune, rousse, et parfois presqu'absente, comme sur la limace de droite, la mélanine permet à l'animal de se camoufler, de se protéger contre les UV du Soleil, ou de séduire, selon les espèces. Les rayures noires sur fond roux du tigre sont un camouflage efficace. Les couleurs des oiseaux, en partie dues à la mélanine, ont plusieurs rôles : elle protège les plumes, qui sont plus résistantes quand elles sont sombres, et sert aussi à former certaines taches colorées utilisées dans la parade nuptiale. Les vipères aspic, une des espèces de serpents possédant la variation de couleur la plus étendue, s'habillent parfois tout de noir, surtout en altitude : le noir permet d'accumuler la chaleur efficacement dans des milieux plutôt froids.</p>
<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2020/limaces.JPG"><img alt="" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2020/limaces.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></a></p>
<p>Mais l'usage de la mélanine dans le vivant est encore plus varié, puisque chez certains insectes, comme les drosophiles, elle joue un rôle immunitaire : les corps étrangers ou parasites sont enrobés de mélanine et ainsi isolés du reste de l'organisme.</p>
<p>Que déduire de cette omniprésence de la mélanine dans le règne animal? Les mélanines sont sans doute une famille de molécule très ancienne. Elles ont évolué en diverses formes, et leurs rôles se sont également diversifiés, mais il est probable qu'elles aient été présentes chez les tous premiers animaux.</p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2020/06/02/50-000-nuances-de-m%C3%A9lanine#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/5298Mémoire de bourdonurn:md5:6c2756f296c1a396be77521b85046b292020-04-19T18:33:00+01:002020-06-01T17:11:35+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!<p>Les insectes, en butinant, récupèrent du nectar et du pollen. Mais comment font-ils pour reconnaître les fleurs qui vont leur fournir ces précieuses denrées?</p> <p>Un bourdon sur une fleur. Quoi de plus évident? Pourtant, la question est d'importance : comment le bourdon sait-il quelle fleur aller butiner pour recueillir le maximum de nectar en un minimum d'effort? Comme pour la plupart des comportements, il y a une part d'instinct, mais aussi une part importante d'apprentissage. Pourquoi apprendre à reconnaître les fleurs? Déjà, parce que toutes les fleurs ne sont pas identiques dans toutes les régions du monde, il y a même des différences spectaculaires de couleur, d'odeur... Quand un espèce n'est pas spécifiquement adaptée à ne reconnaître qu'une seul espèce de fleur, comme ça se produit parfois, et que l'insecte est présent dans de larges régions du monde, aucune "programmation" génétique ne permettrait de donner toute la latitude nécessaire pour butiner le plus de fleurs possible. Et puis... Il y a les feurs "tricheuses". Celles qui ressemblent aux fleurs généreuses en nectar, mais qui sont radines, et qu'il faut apprendre à reconnaître.</p>
<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2020/bourdon.JPG"><img alt="" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2020/bourdon.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></a></p>
<p>Bref, quand l'environnement varie dans le temps et l'espace, mais qu'il montre une certaine constance durant la vie de l'animal, l'apprentissage est un gros atout. Mais comment reconnaître les fleurs? Chez les bourdons, la vue et l'odeur sont les principaux indices utilisés pour reconnaître les fleurs. La vue de loin, l'odeur de près, en combinaison. Et ainsi, les bourdonnes (car ce sont les femelles qui butinent chez les insectes sociaux) peuvent apprendre à reconnaître une espèce de fleur moins généreuse que les autres, et l'éviter dans l'avenir (<a href="https://academic.oup.com/beheco/article/12/4/447/242433">pour en savoir plus</a>).</p>
<p> </p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2020/05/30/memoire-bourdon#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/5296Polygamie, polyandrieurn:md5:463af7f59d5d51577d85968aba4ee5452018-04-30T19:19:00+01:002018-06-10T18:20:47+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!<p><span aria-live="polite" class="fbPhotosPhotoCaption" data-ft="{"tn":"K"}" id="fbPhotoSnowliftCaption" tabindex="0"><span class="hasCaption">Quelle bonne surprise de croiser cette jolie grenouille agile (différenciée de la grenouille rousse par la longueur de ses pattes)! D'autant qu'elle a une vise sexuelle tout à fait intéressante...</span></span></p> <p>Chez cette espèce, comme chez tous les crapauds et grenouilles, les mâles attirent les femelles en chantant, dans une mare. Chaque mâle peut ainsi s'accoupler avec plusieurs femelles, et son intérêt à le faire est évident : plus il a de parten<span class="text_exposed_show">aires, plus il aura de petits, donc plus il pourra transmettre ses gènes à une descendance nombreuse. Son chant lui sert à attirer les femelles en montrant sa qualité: bien qu'il attire les prédateurs en chantant, il est toujours vivant, donc il est badass et donnera de bons gènes à ses descendants!</span><br />
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<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2018/grenouille_agile.JPG"><img alt="" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2018/grenouille_agile.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></a></p>
<p>Les femelles, elles, ne pourront jamais avoir plus de petits qu'elles ne peuvent pondre d'oeufs, donc choisir leur partenaire avec soin est particulièrement important. En plus, s'accoupler avec plusieurs mâles signifie risquer des MST (eh oui!), ou des blessures en cas d'accouplement (chez les amphibiens, on dit "amplexus" car il n'y a pas de pénétration) multiple.<br />
Donc... Pourquoi en observe-t-on, des amplexus multiples, chez la grenouille agile? Ne serait-ce qu'une coercition des mâles, et notamment les mâles "satellites", trop petits pour défendre un territoire, qui essaient d'obtenir des amplexus "par surprise"?<br />
Pas forcément : une femelle pourrait aussi, dans certains cas, avoir intérêt à s'accoupler avec plusieurs mâles, car ainsi sa descendance sera plus diversifiées génétiquement et aurait peut-être de meilleures chances de survie, notamment si l'environnement est aussi très variable. Cette hypothèse a été validée chez d'autre espèces, comme la souris domestique (Firman et al, 2008).<br />
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En tous cas, une chose est sûre: quand le putois, grand prédateur de grenouilles agiles, est là, il va attraper et manger beaucoup de mâles (ils se signalent par le chant, facile...), et il y aura beaucoup moins d'amplexus multiples (cf travaux de T. Lodé).</p>
<p> </p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2018/06/10/Polygamie%2C-polyandrie#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/5143Oiseau de feuurn:md5:836274a3df1c31f9b5c4cb370a54c5f92018-01-28T18:26:00+00:002018-01-28T18:26:25+00:00VirginieL'évolution dans tous ses états!<p>Certains oiseaux portent des couleurs éclatantes, même au plus blanc de l'hiver (ce qui n'est pas idéal pour se amoufler des prédateurs). À quoi leur servent-elles?</p> <p>Cet hiver, lorsque je les ai vus la première fois, je n'avais pas pris d'appareil photo. Les fois suivantes, j'avais l'appareil, mais les oiseaux étaient partis. Aujourd'hui, enfin, toutes les conditions étaient réunies, et j'ai enfin pu prendre (ok, de très loin) cette jolie photo! Voici donc un superbe mâle de bouvreuil pivoine dans un rayon de soleil hivernal, montrant le rouge pétant de son ventre, d'où il tire son nom.</p>
<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2018/bouvreuil.JPG"><img alt="" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2018/bouvreuil.JPG" style="margin: 0 auto; display: table;" /></a></p>
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Chez cette espèce, seul le mâle est coloré (le ventre de la femelle est beige), ce qui indique que la couleur est probablement coûteuse (à produire, en terme d'énergie, et à maintenir, en terme <span class="text_exposed_show">d'évitement des prédateurs) et sert à la femelle pour estimer la qualité du mâle (capable d'éviter les prédateurs malgré le handicap de cette couleur voyante). Cela traduit également un probable déséquilibre d'investissement parental, puisqu'il est important pour la femelle de bien sélectionner son mâle, mais que l'inverse est moins important (sinon les femelles auraient aussi le ventre rouge).<br />
Par contre, pourquoi garder une couleur si voyante et facile à voir en hiver, alors que d'autres espèces passent en plumage "cryptique'" à la mauvaise saison? (comme les canards colverts qui adoptent un plumage d'éclipse brun) Mystère...</span></p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2018/01/28/Oiseau-de-feu#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/5119Pollinisationurn:md5:5415f1a336f086b98b97da780871b1f92017-08-13T22:56:00+01:002017-09-20T20:56:39+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!pollenvent<p>Qui féconde les fleurs des "herbes"?</p> <p><br />
Voilci les jolies fleurs d'une graminée. Cette famille de plantes compte aussi le maïs, le blé, l'orge, beaucoup de plantes dont nous cultivons de multiples variétés. Leurs fleurs, souvent hautes, ne se distinguent qu'à peine les unes des autres, et de la végétation alentour. Elles n'ont pas besoin d'attirer les insectes polinisateurs par de belles formes et couleurs, car celui qui transporte leur pollen n'est autre que le vent.</p>
<p>Leurs fleurs restent donc vertes et de petite taille : la seule touche de couleur est parfois donnée par les étamines qui, pour bien être exposées au vent, dépassent largement. La couleur du pollen (violet, jaune...) donne alors la couleur à toute l'inflorescence.</p>
<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/graminees.JPG"><img alt="" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/.graminees_m.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" /></a></p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2017/08/13/Pollinisation#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/5074Mate guardingurn:md5:1058d0353e35585c19fc773565a00b612017-04-25T11:46:00+01:002017-04-25T11:46:00+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!araignée d eaucompétition spermatiquegerrismate guarding<p>Vous connaissez certainement ces jolies petite bêtes, qui glissent à la surface de l'eau comme des patineurs dès le retour des beaux jours. Les voici surpris en pleine ponte, ce qui nous conduit à nous demander...</p> <p>Tout le monde les appelle "araignées d'eau", mais les gerris, comme tous les insectes, ont bien 6 pattes, et non 8 comme les araignées. Sous leurs pattes, de petites soies très hydrophobes (qui "repoussent" l'eau, comme l’huile) leur permettent de "patiner" à toute vitesse à la surface des étangs et lacs.<br />
Ici, un couple pond soigneusement ses œufs.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/gerris.JPG"><img alt="gerris.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/.gerris_m.jpg" /></a>
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Question : pourquoi le mâle reste-t-il collé à la femelle pendant la ponte, alors que chez de nombreuses espèces, après l'accouplement (et donc le transfert de sperme, chez les insectes la fécondation est interne), les amants se séparent?<br />
En restant auprès de la femelle, le mâle s'assure qu'aucun concurrent ne viendra donner du sperme à sa belle, sperme qui pourrait entrer en compétition avec le sien dans les voies génitales de la femelle (on appelle ça la "compétition spermatique").<br />
En surveillant ainsi sa femelle, le mâle essaye d'être le seul géniteur de ces oeufs-là. Pour la femelle, ce comportement peut avoir des avantages, en évitant aux autres mâles de la harceler, mais aussi des inconvénients : son intérêt à elle serait peut-être de diversifier la paternité de ses jeunes afin de maximiser leur diversité génétique et ainsi leurs capacités d'adaptation.<br />
Les intérêts évolutifs des femelles et des mâles, divergents, peuvent les conduire à entrer en conflit...</p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2017/04/25/Mate-guarding#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/5007Coévolution violette-insecteurn:md5:5d7ab8953acb7db1e980cf0925d8213a2017-04-15T23:52:00+01:002017-04-22T21:52:51+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!co-évolutioncouleurcouleursinsectesplantes<p>Un petit feu d'artifice de violettes pour bien démarrer le printemps!<br />
Mais pourquoi les violettes sont-elles... violettes?</p> <p>Si une plante se donne la peine de dépenser de l'énergie à fabriquer des fleurs larges et colorées (et parfumées, même si ça ne se voit pas sur la photo!), c'est qu'elle tire profit à attirer des insectes pour aider à disperser son pollen.<br />
Or, les insectes pollinisateurs tels que les abeilles ou les mouches, ne voient pas le rouge, par contre ils ont une très bonne vision des couleurs à courte longueur d'onde, vert, bleu, violet, ultra-violet.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/violettes.JPG"><img alt="violettes.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/.violettes_m.jpg" /></a>
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Nous ne voyons pas les mêmes spectres de couleurs. Notre oeil de primate, lui, s'est spécialisé dans les longueurs d'onde un peu plus longues, du rouge au violet sans aller au-delà. Voir le rouge a permis à nos ancêtres de repérer un autre signal végétal: celui envoyé par les fruits bien mûrs cherchant de bonnes âmes pour les transporter (et donc disperser les graines qu'ils contiennent, quitte à les faire passer par un système digestif).</p>
<p>Pour en revenir aux fleurs, nous ne voyons donc pas toutes les marques colorées portées par les belles corolles de printemps et d'été : si certaines parties des pétales renvoient les ultra-violets, impossible à notre œil de le déceler. Et pour cause : ces signaux ne s'adressent pas à nous! Nous n'en voyons donc qu'une partie.<br />
Mais cela ne nous empêche pas d'apprécier quelques couleurs que, par hasard, nous sommes aussi capables de percevoir.</p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2017/04/15/Co%C3%A9volution-violette-insecte#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/5005Grenouille satelliteurn:md5:75537f2832d0102274dd0f054856777e2017-03-19T09:40:00+00:002017-03-25T18:58:53+00:00VirginieL'évolution dans tous ses états!amplexuschantgrenouillespontesatellitesstratégie de reproduction<p>Même si la date officielle n'est pas encore tout à fait là, les premières fleurs sont sorties, c'est le printemps! Et dans les mares, de curieuses masses gélatineuses ont fait leur apparition...</p> <p>Elles apparaissent dès les premiers beaux jours, parfois sans même attendre que l'eau ait complètement dégelé après des derniers frimas de février. De gros tas de gelée parsemés de petits points noirs... Non, des points noirs ou bruns, parfois bicolores, chacun enfermé dans une bille de gelée. Le tout formant une masse vaguement ronde : une ponte de grenouille! Les pontes de crapauds sont faciles à différencier : elles ont la forme de longs chapelets ou de colliers.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/ponte2.JPG"><img alt="ponte2.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/.ponte2_m.jpg" /></a>
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<p>Les grenouilles rousses et agiles sont les premières à s'y mettre. La nuit, les mâles rejoignent la mare en premier et, du fond de l'eau (les grenouilles peuvent rester longtemps sans respirer d'air par leurs poumons, elles absorbent aussi l'oxygène dissout dans l'eau par la peau, même dans l'eau), commencent à chanter. C'est un chant très doux, produit en gonflant le sac vocal sous la gorge, mais il s'entend de loin et toutes les femelles séduites peuvent à leur tour se jeter à l'eau pour rejoindre les chanteurs selon la qualité de leur chant. Mais... Attention, même si le chant est utilisé comme critère de choix par les femelles, tous les mâles ne chantent pas. Les mâles plus petits, qui n'arrivent pas à défendre de territoire, disposent d'une autre stratégie. Ils se postent en périphérie de la zone de reproduction et se taisent. Ce sont les mâles "satellites".</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/ponte3.JPG"><img alt="ponte3.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/.ponte3_m.jpg" /></a>
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<p>Quand une femelle passe, le mâle peut tenter de l'attraper et grimper sur son dos, c'est un "amplexus" (les grenouilles ne s'accouplent pas au sens strict, il n'y a pas de pénétration possible, leurs organes reproducteurs n'étant qu'internes) forcé. Parfois, on trouve même plusieurs mâles sur une femelle, qui arrivent à plusieurs à féconder la ponte (le mâle arrose de sperme les oeufs quand ils sortent, comme chez les poissons - d'ailleurs chez certaines espèce comme la grenouille rousse, les petits mâles satellites vont juste arroser les pontes de sperme après coup, sans se fatiguer d'un amplexus).</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/ponte1.JPG"><img alt="ponte1.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/.ponte1_m.jpg" /></a>
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<p>L'intérêt pour le mâle "parasite" est évident : éviter d'attirer tous les prédateurs du coin par son chant (<a href="http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/08927014.1996.9522922?journalCode=teee20">notamment le putois</a> qui consomme beaucoup de grenouilles agiles) et arriver à avoir une descendance même s'il n'a pas la carrure de tenir tête aux mâles les plus costauds, souvent plus vieux. Mais pour la femelle? Ces amplexus forcés sont coûteux, bien entendu : non seulement elle ne choisit pas forcément le père de ses oeufs, mais en plus, multiplier les amplexus c'est la porte ouverte à toutes les MST. Sans parler du fait que ces mâles peuvent la blesser ou pire (dans la photo ci-dessous, ce sont des crapauds communs, et non des grenouilles, qui se livrent à un amplexus multiple).</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/crapauds.JPG"><img alt="crapauds.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2017/.crapauds_m.jpg" /></a>
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<p>Malgré tout, il semble que dans un environnement instable, il soit judicieux pour une femelle d'avoir <a href="http://ecologieevolutive.fr.gd/Polyandrie-et-conflit-sexuel-chez-les-grenouilles.htm">plusieurs partenaires</a>, pour maximiser les chances d'adaptation de sa descendance. En effet, les populations de grenouille agile sont souvent plus homogènes génétiquement qu'on l'attendrait. Ne pas "mettre tous ses oeufs dans le même panier" pourrait être une stratégie payante pour la diversité génétique, et donc les chances de survie de descendance des femelles... Paur autant que la mare contienne assez d'eau pour permettre le développement des tétards, ce qui semble compromis, ici, s'il ne pleut pas rapidement. Le comblement des mares de forêt et la destruction de leur habitat est la première menace qui pèse sur les grenouilles, bien devant les menaces des prédateurs.</p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2017/03/19/Grenouille-satellite#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4985Hypholomesurn:md5:205a44343454f9ac77c0657d9295e9e42016-12-15T10:47:00+00:002016-12-18T20:38:58+00:00VirginieL'évolution dans tous ses états!<p>Les champignons sont généralement impliqués dans des relations à bénéfice mutuel symbiotiques avec les arbres, comme nous le racontions précedemment, mais certains préfèrent profiter de la matière en décomposition. Ainsi l'hypholome en touffes pousse-t-il préférentiellement sur les souches.</p> <p>L'hypholome en touffes est un des champignons d'Europe les plus communs. On le trouve sur les conifères comme les feuillus, à condition qu'ils soient morts. On le reconnaît à ses touffes caractéristiques, généralement sur des souches, à ses lames jaunes "fluo" et ses spores sombres. Il est toxique et amer et son odeur est désagréable.</p>
<p>C'est un des "éboueurs" de la forêt, puisqu'il participe à la décomposition du bois. Peu d'animaux parviennent à digérer la cellulose des plantes (les termites y arrivent, les autres doivent faire appel à l'aide de bactéries, comme les vaches en hébergent dans leur estomac), mais ces champignons en sont tout à fait capables et s'attaquent également à la lignine. Ils exploitent ainsi une ressource difficilement accessible à d'autres, grâce à des enzymes spécifiques, et récupèrent le précieux carbone que les arbres ont fixé grâce à la photosynthèse.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;">
<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/hypholomes.JPG"><img alt="hypholomes.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.hypholomes_m.jpg" /></a></p>
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<p>Là où certains coopèrent, les hypholomes semblent jouer cavalier seul, puisque même les bactéries avec lesquels ils partagent le bois mort ne jouent apparemment aucun rôle bénéfique dans leur exploitation de la ressource : avec ou sans cette compagnie bactérienne, c'est du pareil au même. D'ailleurs, ils ont plutôt un effet antibactérien. La stratégie d'adaptation de ces champignons, c'est de jouer solo.<br />
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Sources :<br />
Ecology of Saprotrophic Basidiomycetes, <span class="addmd">publié par Lynne Boddy,Juliet Frankland,Pieter van West</span></p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/12/15/Hypholomes#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4916Vies de champignonsurn:md5:230dc194a44911872b622bd02b2c99f32016-12-05T15:37:00+00:002016-12-05T15:54:06+00:00VirginieL'évolution dans tous ses états!champignoncoévolutionmutualismemutualisteparasiteparasitismesaprophytesymbiose<p>En automne, ils sont partout! On cherche les plus meilleurs, les plus goûteux, on garde jalousement le secret des meilleurs coins... pourquoi certains champignons ne poussent qu'au pied de certains arbres?</p> <p>Parce qu'ils leur sont associés, bien sûr! Des champignons, nous ne voyons que la partie émergée, les organes reproducteurs. Mais comme une plante ne se résume pas à sa fleur, un champignon n'est pas son "carpophore", cette partie charnue généralement en forme de pied et chapeau que nous détachons du sol d'un air gourmand. Le "cèpe" ou la "morille" ne sont qu'une infime partie de l'organisme du champignon, qui se présente plutôt sous la forme d'un réseau de fils blanchâtres dans le sol, le "mycélium".</p>
<p>Ce mycélium révèle le mode de vie du champignon, et la façon dont il se nourrit. Beaucoup d'espèces vivent en symbiose mutualiste avec des plantes, par exemple des arbres, avec lesquels elles échangent des nutriments : ceux qui savent faire de la photosynthèse (les plantes, donc), c'est à dire utiliser le soleil et le CO2 de l'atmosphère pour fabriquer du sucre, fournissent le sucre, ceux qui savent fixer l'azote de l'atmosphère fournissent les molécules azotées. Et tout le monde est content, c'est donnant-donnant.</p>
<p>D'autres espèces vont préférer jouer les parasites, et se nourrir des plantes vivantes sans rien leur donner en échange. Est-ce le cas du petit champignon ci-dessous, qui n'a pas formé de mycorhize avec l'arbre, mêlant son mycélium aux racines, mais poussant directement sur ou dans le bois? C'est fortement probable. En toute logique, il existe des plantes qui parasitent les champignons, ce qui les dispense de se fatiguer à fabriquer de la chlorophylle, comme la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Monotrope_uniflore" hreflang="fr">monotrope uniflore</a>. On les appelle mycohétérotrophes. Elles profitent d'ailleurs volontiers de champignons qui ont déjà établi une relation à bénéfice mutuel avec d'autres plantes!</p>
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<p style="text-align: left;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/champi.JPG"><img alt="champi.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.champi_m.jpg" /></a></p>
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<p>Ces symbioses, qu'elles soient parasitiques (un des deux membres de l'association tire tout le bénéfice au détriment de l'autre) ou mutualistes (les deux tirent un bénéfice), se sont mises en place par un phénomène de coévolution, dans lequel chacun a évolué dans sa capacité à tirer le meilleur de ce lien, l'un prenant parfois le dessus sur l'autre. Ce qui s'exclue pas que celui qui se fait exploiter par un parasite ne dispose de stratégies pour lutter contre lui, dans une escalade offensive/contre offensive.</p>
<p>Enfin, d'autres espèces de champignons se nourrissent de déchets. On les appelle "saprophytes" et elles font décomposer bois mort, les feuilles mortes. Ils peuvent aussi se nourrir des déchets des racines (cellules mortes etc.), et contribuer ainsi à leur environnement en influant par exemple leur flore microbienne et la disponibilité des nutriments pour les racines.</p>
<p>Et naturellement, une espèce de champignon peut conjuguer plusieurs modes de nutrition, tandis que d'autres seront exclusifs, certaines espèces de champignons ne formant des associations qu'avec certaines espèces de plantes, au pied desquelles le promeneur averti cherchera.</p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/12/05/Vies-de-champignons#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4908Migrer ou dormir, il faut choisir...urn:md5:8847c3e6b7409a8cb47387b2d7937a742016-11-14T17:39:00+00:002016-11-14T17:39:48+00:00VirginieL'évolution dans tous ses états!hivernageinsectesmigrationpapillonsstratégie<p>Mais que deviennent les papillons l'hiver?</p> <p>Avez-vous déjà compté les pattes d'un papillon? Si c'est le cas, vous avez vu qu'elles ont un joli squelette externe articulé (comme toutes les pattes d'arthropodes, pensez aux pattes de crabe ou à celles des araignées...) et au nombre de six : les papillons sont donc des insectes. Comme tous les insectes, ils ne supportent pas le froid. Dès que la température baisse, ils deviennent léthargiques, incapables d'ajuster la température de leur corps. Certains arrivent à se réchauffer un peu en faisant trembler leurs muscles, comme les papillons de nuit, mais si c'est suffisant pour réussir à se réchauffer pendant une nuit d'été (les papillons de jour se chauffent au soleil), l'hiver, c'est autre chose.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/paonjour.JPG"><img alt="paonjour.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.paonjour_m.jpg" /></a>
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<p>Et puis... Même s'ils arrivaient à sortir et voler dnas le froid glacial d'une journée hivernale, que pourraient-ils bien manger? Pas de fleurs, pas de nectar... Les feuilles dont les chenilles sont friandes ont disparu pour la plupart ou ne poussent plus... L'hiver, on ne trouve pas d'insectes volants, c'est bien pour cela que leurs prédateurs, comme les hirondelles, migrent vers les pays chauds. Les papillons les suivent-ils?</p>
<p>Alors, oui, certaines espèces sont de très bons voiliers, et de bons migrateurs. Le flambé, le vulcain, le morio ou la grande tortue (et de nombreux autres), sont migrateurs. La Belle-dame n'est pas présente en France en hiver, elle peut parcourir <a href="http://www.science-et-vie.com/article/decouverte-d-une-incroyable-migration-de-masse-chez-le-papillon-belle-dame-4000-km-jusqu-en-afrique-tropicale-7137">plusieurs milliers de kilomètres vers le sud</a>. Fragiles les papillons? Peut-être, mais moins qu'on l'imagine.</p>
<p>Et ceux qui ne migrent pas, ou pas suffisamment loin? Ils ont une autre stratégie: ils hivernent, immobiles, à l'abri d'une grotte ou dans votre cave, jusqu'au retour des beaux jours. La petite tortue ou le citron peuvent ainsi être découverts, vulnérables, par les petits insectivores qui passent l'hiver sans hiberner, notamment les petits oiseaux comme le troglodyte mignon. Mais tous les papillons ne passent pas l'hiver à l'état imaginal (adulte). Certaines espèces le passent sous forme de chenille ou d'oeuf. Il n'y a pas de meilleure stratégie dans l'absolu : la sélection naturelle dépend du mode de vie des plantes où sont pondus les oeufs (si elles disparaissent l'hiver, par exemple). Mieux, une même espèce peut utiliser plusieurs stratégies, certains individus migrant occasionellement.</p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/11/14/Migrer-ou-dormir%2C-il-faut-choisir...#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4898Stratégies d'exploitation chez les plantesurn:md5:8590fc0b588b32b589dcf40003a3013f2016-11-03T15:36:00+00:002016-11-03T15:36:11+00:00VirginieL'évolution dans tous ses états!parasiterhinanthestratégie<p>Certaines petites plantes semblent complètement insignifiantes, mais quand on scrute d'un peu près leurs manières de faire, on se rend compte d'une réalité bien surprenante. Voyez cet inoffensive petite fleur jaune et violette, jolie comme tout, le rhinanthe crête de coq. Qui pourrait se douter qu'elle exerce une redoutable activité de....</p> <p>Parasite? Enfin, pas complètement, car elle a encore des feuilles vertes, c'est à dire avec de la chlorophyle pour fabriquer du sucre. C'est probablement pour cette raison que les rhinanthes n'ont été que récemment rattachés à la famille des <a href="http://www.promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/09/26/Parasite">orobanches</a>, ces plantes qui ne vivent plus que du parasitisme, au point de ne même plus f<span class="text_exposed_show">abriquer de feuilles ni de chlorophylle.<br />
Comment s'effectue ce parasitisme? Par les racines, le rhinanthe s'attache à son hôte et lui vole ses nutriments. Ainsi, il gagne une énergie précieuse qu'il investit à fleurir et rapidement produire des graines.</span></p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/rhinanthus_alectorolophus.JPG"><img alt="rhinanthus_alectorolophus.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.rhinanthus_alectorolophus_m.jpg" /></a>
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<p><span class="text_exposed_show">D'un point de vue évolutif, différentes stratégies de parasitisme existent, de partielle à complète, certains parasites allant jusqu'à tuer leur hôte (on parle de parasitoïdes, notamment chez les insectes). L'équilibre est délicat à trouver, car l'épuisement immédiat de l'hôte n'est pas forcément dans l'intérêt du parasite s'il adopte une stratégie sur le long terme. Certaines cohabitations sont très longues et permettent par exemple à des plantes de vivre (et produire des fleurs et des graines) plusieurs années sur un même hôte, comme le gui (il meurt s'il tue son hôte). Le rhinanthe, lui, est annuel, comme beaucoup de plantes de prairies. Une autre stratégie, liée à un milieu de vie instable d'une année sur l'autre, car une prairie naturelle se transforme rapidement en forêt, moins favorable pour ses hôtes et lui.</span></p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/11/03/Strat%C3%A9gies-d-exploitation-chez-les-plantes#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4877Coopération entre arbresurn:md5:20b4749f1520ac04d8e15a56b91393912016-10-19T16:13:00+01:002016-10-22T13:42:26+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!arbrescoopérationmycorhyzes<p>La forêt semble toujours tranquille. Elle nous apaise, l'immobilité des arbres pousse à l'introspection. Leurs corps de bois semblent avoir toujours été là et la plupart d'entre eux nous survivront, dans une éternelle tranquilité (ou presque). Et pourtant... Si nous pouvions voir l'infiniment petit et percevoir le très lent, nous nous rendrions compte que les arbres ne sont ni immobiles, ni isolés, ni tranquilles.</p> <p>Car entre certain d'entre eux, c'est la guerre. Tout d'abord, pour les ressources : la lumière est la plus évidente. Chacun y va de son tronc droit, le plus droit et le plus haut possible, pour étaler ses feuilles sur la tête du voisin. Les arbres, comme presque toutes les plantes, utilisent la photosynthèse (sauf les très rares qui l'ont perdue) pour fabriquer du sucre à partir de l'énergie du soleil, du CO2 et de l'eau. Pour construire leur tronc et toutes leurs feuilles, ils ont besoin de beaucoup de soleil. Certaines espèces sont ainsi connues pour se livrer une lutte sans merci : le hêtre qui arrive à pousser à l'ombre dans sa jeunesse supplantera sans peine les chênes en leur contruisant un bon parasol de leur feuillage.</p>
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<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/for%C3%AAt.JPG"><img alt="forêt.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.forêt_m.jpg" /></a></p>
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<p>Donc, ils peuvent se faire la guerre. Mais peuvent-ils aussi coopérer? Oui. C'est ce qu'a montré la chercheuse Suzanne Simard, au Canada, les arbres peuvent, via leurs racines, s'échanger des nutriments (<a href="https://www.ted.com/talks/suzanne_simard_how_trees_talk_to_each_other/transcript?language=fr">sa conférence Ted</a> explique par le menu les experiences qu'elle a menées). Via leurs racines, donc, mais avec l'aide des champignons, dont le mycélium va former, avec les racines des plantes, ce que l'on nomme mycorhize: une subtile association qui va permettre au champi et à la plante de faire des échanges. Ainsi, dans votre jardin, un arbre qui vit associé avec un champignon sera-t-il en bien meilleure santé qu'un autre qui n'y est pas associé (attention, on ne parle pas des champignons parasites!). Le champignon donne des molécules azotées à l'arbre qui fournit le sucre qu'il produit avec la photosynthèse.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/vesses.JPG"><img alt="vesses.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.vesses_m.jpg" /></a>
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Et ce que Suzanne Simard a montré, c'est que des arbres liés par mycorhizes peuvent échanger, entre eux, des molécules carbonées. Davantage s'ils sont de la même espèce, et pas avec toutes les espèces. L'évolution de ce système de symbiose, ou de mutualisme (puisque les arbres peuvent aussi vivre sans, mais moins bien) a permis aux individus participant à ce système de bénéficier pendant leur croissance d'avantages en termes de ressources mais aussi de bénéficier de messages chimiques utiles en cas d'arrivée de ravageurs.<br />
Les forêts ne sont donc absolument pas des alignements d'arbres isolés et tranquilles, mais des communautés d'individus qui s'affrontent, coopèrent, échangent, un réseau d'une grande complexité qui a besoin d'être protégé dans son entièreté là où elle est intacte. Il serait également souhaitable que dans l'exploitation de nos forêts et cultures, cette structure soit respectée et que l'on cesse de planter des alignements de pins aussi riches et diversifiées qu'une plantation de maïs, au profit de cultures multispecifiques qui seront de surcroît beaucoup plus saines et aptes à résister aux ravageurs.</p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/10/19/Coop%C3%A9ration-entre-arbres#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4869Histoires de fruits des bois et de cacaurn:md5:f34ca52d8ba76a30d6d0f23dcf5bf2592016-10-14T15:02:00+01:002016-10-14T15:02:00+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!coévolutiondispersionfruitsgrainesmûresronces<p>Voilà un fruit que tout le monde connaît, et que beaucoup aiment, ne serait-ce que dans les yaourts aux fruits du commerce. Et beaucoup d'animaux sauvages les adorent aussi! Mais pourquoi les plantes fabriquent-elles des fruits, si c'est pour qu'ils soient mangés?</p> <p>La mûre n'est pas le fruit du mûrier. Enfin, pas cette mûre-là, qui est celle que l'on mange à la fin de l'été et que l'on trouve dans tous les yaourts et desserts à la mûre. Elle est le fruit de la ronce, dont il existe quelques variétés cultivées qui donnent de gros fruits, en abondance. Mais les fruits des ronces sauvages sont déjà déliceux, et très appréciés d'autres animaux que l'humain! Entre les oiseaux, les rongeurs, ou même des carnivores comme la fouine ou le renard, friands de fruits des bois, la mûre a toutres les chances de se faire boulotter! Il faut dire aussi qu'elle est appétissante. Juteuse, sucrée, parfumée, comment résister?</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/mures.JPG"><img alt="mures.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.mures_m.jpg" /></a>
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<p>Mais... Attendez une minute! Dans la mûre, il y a les graines de la ronce, si ces graines sont mangées par des prédateurs, alors la ronce n'aura aucune descendance! Dans ce cas, pourquoi est-ce que les ronces fabriquent ces mûres appétissantes? Si une ronce mutante apparaissait, qui fabrique des graines nues, sans ce fruit juteux autour, n'aurait-elle pas plus de chances de toucher le sol pour germer?</p>
<p>Et bien, oui, elle toucherait peut-être le sol, mais elle ne ferait que tomber de sa branche sous sa mère et en compétition avec des centaines de frères et soeurs (la ronce est hermaphrodite, donc cette notion de frère ou soeur n'est donc pas franchement pertinente). De ce tapis de graines, est-ce qu'une seule petite pousse arriverait à survivre? Non, pour avoir la moindre chance de donner une ronce bien portante, la graine doit voyager et tomber le plus loin possible de la plante-mère (qui n'est pas forcément la plante-père, puisque chez les plantes hermaphrodites existent souvent des mécanismes pour empêcher l'autofécondation et favoriser la diversité génétique).</p>
<p>Les pissenlits ont fabriqué des aigrettes légères qui volent dans le vent. Les érables misent sur des ailes volantes. Et la ronce? Elle fait de l'animal-stop. De l'intérieur. Ses graines résistent aux sucs gastriques de beaucoup d'espèces : si elle est avalée toute ronde, elle ressortira donc en bon état, prète à germer, dans un caca qui donnera de l'engrais en sus!</p>
<p>La mûre est donc "faite pour être mangée", même du point de vue de la plante. Il en est de même pour toutes les plantes qui fabriquent des fruits riches en sucre, parés de belles couleurs, qui attirent toute une variété d'animaux, lesquels vont disperser les graines aux quatre coins de leurs territoires. C'est une coévolution : les animaux en mangeant les fruits les plus sucrés sélectionnent le taux de sucre et de nutriments, négligeant les autres, les plantes sélectionnent les animaux capables de discerner les couleurs de leurs fruits ou leur odeur, dont elles se servent pour les attirer.</p>
<p>Attention tout de même, cela ne signifie pas que toutes les baies et tous les fruits soient comestibles par l'homme: certains ne sont consommable que par certaines espèces, mais toxiques pour les autres (hypothèse personnelle : peut-être pour éviter les masticateurs qui détruiraient les graines en les mâchant ou ceux dont les sucs digestifs ne sont pas adaptés, trop corrosifs, à vérifier!)</p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/10/14/Histoires-de-fruits-des-bois-et-de-caca#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4865Communication prédateur-proieurn:md5:c59fcb716c0a34cbc53e4f276a05d1b52016-10-09T11:47:00+01:002016-10-09T11:47:00+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!aposématismecommunicationcouleurproieprédateurzygène<p>Qu'est-ce qu'une proie peut bien vouloir dire à ses prédateurs? "Ne me mange pas!", pardi! Toute la question est de savoir comment elle peut s'y prendre pour faire passer le message...</p> <p>La zygène de la filipendule (c'est une plante, la filipendule), est un petit papillon européen que l'on peut rencontrer jusqu'à 2000 m d'altitude. Comme tous les papillons, il risque de finir sa vie brutalement dans l'estomac d'un lézard ou d'un oiseau, si ce n'est celui d'une libellule ou d'une araignée. Mais... La zygène n'est pas désarmée. À l'inverse de la plupart des autres papillons, elle est très toxique, et si elle est en danger, elle produit un liquide qui contient du cyanure. La couleur rouge des ocelles de ses ailes avertit le prédateur qu'elle est dangereuse.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/zygene.JPG"><img alt="zygene.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.zygene_m.jpg" /></a>
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<p>On peut comprendre que le système fonctionne si l'aversion pour le rouge est instinctive chez les prédateurs, c'est à dire s'ils naissent en sachant voir la couleur rouge (ça ne risque pas de fonctionner pour les chiens par exemple, qui voient mal le rouge, ou pour la plupart des insectes, qui sont dans le même cas) ET que cette couleur les dégoûte. Si le comportement est génétiquement déterminé, celui qui porte les gènes en question dispose d'un avantage par rapport à celui qui ne les a pas, puisque le second risque de manger une nourriture toxique que le premier aura su éviter. Mais... Et si l'animal est capable de voir le rouge mais qu'il doit apprendre à l'éviter?</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/zygene2.JPG"><img alt="zygene2.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.zygene2_m.jpg" /></a>
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<p>Être capable d'apprendre, voilà qui donne de bonnes capacités d'adaptation. Si l'animal vit assez longtemps pour que l'environnement change pendant sa durée de vie (ce qui est le cas des oiseaux, par exemple qui vivent plusieurs années et peuvent beaucoup voyager), être capable d'apprendre à trouver de nouvelles sources de nourritures ou éviter de nouveaux dangers est un atout indéniable. Ce sont aussi les gènes qui donnent cette capacité d'adaptation hors du commun (l'apprentissage est un mécanisme neurologique) qui permet une grande plasticité comportementale : si tous les animaux sont capables d'apprendre, tous n'ont pas des capacités de base identiques, même à l'intérieur d'une même espèce (par contre, ce qui est chouette, c'est que les capacités d'apprentissage elles-mêmes peuvent être plastiques, c'est à dire s'améliorer drastiquement avec la pratique - réflexion personnelle, ceci permettrait de ne pas leur consacrer d'énergie si elles ne sont pas nécessaires dans un contexte écologique donné, mais de les mobiliser au besoin).</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/zygene3.JPG"><img alt="zygene3.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.zygene3_m.jpg" /></a>
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<p>Pour notre zygène, cela pose une question de taille : et si le prédateur n'a jamais vu de zygène, ni d'animal rouge, comment saura-t-il qu'elle est toxique? Et s'il est simplement tué par sa première zygène, à quoi servira le signal pour les autres? Il est courant que le signal rouge ne soit pas seulement associé à la toxicité mais aussi à une odeur ou un goût exécrable (comme les coccinelles qui rejettent un liquide nauséabond). Ainsi, le prédateur qui fait une mauvaise expérience pourra simplement recracher la proie, et éviter les suivantes de la même couleur - même si elles ne sont pas de la même espèce, le signal est fort (on parle d'<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Apos%C3%A9matisme">aposématisme</a>, et ça marche avec le jaune des guêpes ou le blanc de certains papillons) ! Mieux, si les prédateurs sont un minimum sociaux, ou au moins grégaires (ils vivent en groupe, même sans organisation), ils pourront apprendre par imitation (même <a href="http://www.cvc.u-psud.fr/spip.php?article177" hreflang="fr">les mouches sont capables d'apprendre par imitation</a>) à éviter le rouge! Et ainsi, les zygènes seront tranquilles pour un bout de temps, de même que tous les insectes rouges... même s'ils ne sont pas toxiques (le tout est que ces petits menteurs ne soient pas trop fréquents, pour ne pas risquer que les prédateurs naïfs ne les trouve en premier, ce qui ruinerait le processus).</p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/10/09/Communication-pr%C3%A9dateur-proie#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4850Le parfum comme moyen de communicationurn:md5:fae49bdcb1ada6f04cc8091c41cd948c2016-10-05T10:16:00+01:002016-10-05T10:16:00+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!communicationcoévolutionforêtlisteraneottiaodeurorchidéeparfum<p>Mais quel est ce drôle de truc tout vert, photographié cet été? Feuille? Fleur fanée? Graines prêtes à s'envoler? Rien de tout ça! C'est tout simplement...</p> <p>... La hampe florale d'une orchidée! Oui oui, une orchidée, de ces plantes que l'on imagine toujours à fleurs spectaculaires, pleines de couleur, de grande taille... Cette espèce a des fleurs vertes, minuscules, que l'on remarque à peine.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/listera.JPG"><img alt="listera.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.listera_m.jpg" /></a>
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<p>C'est <span><span><span data-ft="{"tn":"K"}"><span class="UFICommentBody"><span>la listère ovale (Neottia ovata pour les intimes).</span></span></span></span></span> Elle pousse en bordure de forêt et a besoin d'insectes pour l'aider à disséminer son pollen (contrairement, par exemple, aux graminées, autres plantes à fleurs vertes, qui utilisent le vent). Généralement, les plantes attirent les insectes par leurs belles couleurs qui servent à signler la présence de nectar. Celle-ci n'appelle donc ni les abeilles ni les papillons sensibles aux couleurs. Mais alors pourquoi cette couleur insignifiantes?<br />
Simple: elle n'attire ni les abeilles ni les papillons mais plutôt les guêpes, grâce à son nectar abondant, fabriqué à la base de son labelle, dont l'odeur suffit à attirer ces pollinisatrices. Ici encore, nous observons un phénomène de "coévolution" : les insectes sélectionnent les plantes à l'odeur la plus intéressante et négligent celles qui investissent leur énergie dans la forme et la couleur des fleurs au détriment de leur parfum, et les plantes sélectionnent les insectes les plus aptes à repérer leur senteur en leur offrant une source d'énergie en échange, le nectar.</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/for%C3%AAt.JPG"><img alt="forêt.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.forêt_m.jpg" /></a>
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<p> </p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/10/05/Le-parfum-comme-moyen-de-communication#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4842Espèces séparées : quand le croisement reste possibleurn:md5:1c73b996b370444cc24049d1319c08f02016-09-28T15:09:00+01:002016-10-10T11:29:13+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!cygnehybridationoieoiseauxspéciation<p>Quel est ce curieux oiseau observé sur les rives du Lac Léman, qui nage toujours accompagné de cygnes?</p> <p>Un long cou blanc et sinueux (mais pas tout à fait autant qu'un cygne), le bec fin, orange à pointe noire (mais sans caroncule), on dirait un cygne. Le corps, couleur et forme, les grosses pattes orange vif, font indubitablement penser à une oie... C'est un hybride entre les deux!</p>
<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/oie-cygne1.jpg"><img alt="oie-cygne1.jpg" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/oie-cygne1.jpg" style="max-width: 100%;" /></a> </p>
<p>Alors maintenant, la question que <span class="text_exposed_show">tout le monde se pose : comment ça se fait? Les oies et les cygnes sont deux espèces différentes, c'est à dire que ce sont des populations d'oiseaux qui n'ont pas de petits ensemble dans la nature : bien qu'ils partagent un ancêtre commun proche, ainsi que le montrent leurs ressemblances génétiques et morphologiques, ils sont trop différents pour s'identifier comme partenaires sexuels possibles... Et a priori pouvoir concevoir des petits.</span></p>
<p>Dans la nature, les cygnes restent avec les cygnes, les oies avec les oies : ils ont des parades différentes, des chants différents, des modes de vie différents.<br />
Mais... En captivité, le jar Klaxon (car le papa a un nom, il est connu sur les berges du léman) a sans doute été élevé en compagnie de cygnes, et lorsqu'il s'est échappé pour venir vivre sur le Léman, l'absence d'oies dans son environnement l'a poussé à cherché la compagnie des oiseaux blancs. Voici son portrait, sur lequel on voit qu'il porte des caractéristiques d'oie cendrée (la couleur, le bec orange) et d'oie de guinée (la forme domestique de l'oie cygnoïde, avec l'arrière du cou sombre):</p>
<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/leman_hiver2007-2008-68-me.jpg"><img alt="leman_hiver2007-2008-68-me.jpg" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/leman_hiver2007-2008-68-me.jpg" style="margin: 0 auto; display: table; max-width: 100%;" /></a></p>
<p>Pendant quelques années, il a joué les nounous avec un couple de cygne, les suivant partout et défendant leurs petits. Et puis quand le mâle a disparu, Klaxon a pris sa place. La barrière comportementale entre l'oie et le cygne étant tombée, restait la barrière génétique. Les deux espèces sont assez proches pour que, comme entre l'âne et le cheval, elle tombe aussi.</p>
<p>Reste la question : les petits seront-ils fertiles? Impossible d'y répondre. Dans la nature, on peut trouver tous les cas de figure : les mules sont très souvent stériles (mais pas toujours), chez d'autres hybrides un sexe est stérile et pas l'autre (conformément à la "loi de Haldane", qui prévoit que le sexe qui porte des chromosomes sexuels différents, comme XY, soit plus fragile que celui qui porte des chromosomes sexuels identiques, comme XX)... Tout est possible!</p>
<p><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/oie-cygne1.jpg"><img alt="oie-cygne2.jpg" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/oie-cygne2.jpg" style="max-width: 100%;" /></a> </p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/09/28/Sp%C3%A9ciation-%3A-quand-le-croisement-reste-possible#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4834Spéciationurn:md5:aa002baf1e2a68dcc94ac282aab8e0e02016-09-27T22:53:00+01:002016-09-27T22:53:00+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!<p>Identifier les orchidées est difficile. Même avec le bon bouquin, même avec une loupe, même avec un bon oeil. Outre qu'elles se ressemblent parfois beaucoup, elles semblent prendre un malin plaisir à ne pas ressembler aux photos des livres et à changer de forme et de couleur (souvent en fonction des régions). On appelle ces variations régionales des sous-espèces.</p> <p>Voici l'orchis tacheté. On en distingue une douzaine de sous-espèces, que l'on peut reconnaître p<span class="text_exposed_show">ar la forme et les couleurs des fleurs, entre autres. À quoi sert de les différentier? Qu'ont-elles de particulier, à part des différences morphologiques? Il est difficile de répondre à cette question sans s'intéresser au concept d'"espèce". Qu'est-ce qu'une espèce, au juste? Comment savoir si deux individus sont de la même espèce ou pas? Vous avez quatre heures. Ou plutôt les commentaires ci-dessous...</span></p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/dactylorhiza_grmaculata2.JPG"><img alt="dactylorhiza_grmaculata2.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.dactylorhiza_grmaculata2_m.jpg" /></a>
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<p> </p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/09/27/Sp%C3%A9ciation#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4830Parasiteurn:md5:14de92fb63913308f4866bf5794fe37a2016-09-26T18:10:00+01:002016-09-29T16:13:46+01:00VirginieL'évolution dans tous ses états!chlorophylleparasiteplante<p>Les plantes sont vertes parce qu'elles fabriquent de la chlorophylle, via des "organes" cellulaires particuliers cractéristiques des végétaux, les chloroplastes. Cette longue molécule leur permet de transformer le gaz carbonique de l'atmosphère en sucre, grâce à l'énergie du soleil et avec un peu d'eau. C'est donc la source d'énergie des plantes. Avez-vous déjà vu une plante non verte?</p> <p>Voici la lathrée écailleuse qui pointe le bout de ses fleurs. Chez cette plante, pas de chlorophylle, pas de feuilles! Parasite, elle puise chez son hôte (ici, vraisemblablement l'arbre qui est derrière) tous les nutriments nécessaires à son développement.<br />
Mais alors... Comment savoir que c'est une plante? Déjà, parce que l'anatomie de ses fleurs ressemble très fortement à celles de fleurs d'autres plantes, et aussi parce qu'elle en est génétiquement très proche (et ça, ça ne trompe pas). C'est donc une plante qui a perdu sa capacité à fabriquer de la chlorophylle!</p>
<figure style="margin: 0 auto; display: table;"><a class="media-link" href="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/latree.JPG"><img alt="latree.JPG" class="media" src="http://promenadesenevolution.net/promenadesenevolution/public/2016/.latree_m.jpg" /></a>
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<p> </p>http://promenadesenevolution.net/index.php/post/2016/09/26/Parasite#comment-formhttp://promenadesenevolution.net/index.php/feed/atom/comments/4840